La bande de Gaza a enregistré le nombre le plus élevé d’enfants tués par les armes et les explosifs militaires, a indiqué l’organisation non gouvernementale Save The Children, jeudi 20 novembre.
Dans un rapport, intitulé « Enfants et blessures par explosion : l’impact dévastateur des armes explosives sur les enfants », l’ONG Save The Chidren a révélé que les armes et explosifs militaires ont tué le plus grand nombre d’enfants dans le monde en 2024, la bande de Gaza figurant parmi les zones les plus touchées.
Selon l’ONG, au moins 20 000 enfants ont été tués à Gaza depuis le déclenchement de la guerre génocidaire par le régime israélien en octobre 2023. D’après l’organisation, ce bilan dépasse largement les chiffres observés dans toutes les autres régions du monde.
« À mesure que les guerres s’étendent de plus en plus aux zones urbaines, le nombre d’enfants victimes augmente », a affirmé l’ONG.
Par ailleurs, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a, de son côté, annoncé plus tôt cette année que le régime israélien était responsable directe de plus de 50 000 enfants de Gaza tués ou blessés.
Après Gaza, figurent la Cisjordanie occupée, le Soudan, le Myanmar, l’Ukraine et la Syrie, qui enregistrent le plus de victimes parmi les enfants en 2024.
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Auparavant, dans les zones de conflit, les enfants étaient plus susceptibles de mourir de malnutrition, de maladies ou de l’effondrement des systèmes de santé que d’explosions. Aujourd’hui, cependant, des responsables d’ONG alertent sur le fait que, dans de nombreuses zones de guerre, les enfants sont délibérément pris pour cible.
« Le monde assiste à la destruction délibérée de l’enfance – et les preuves sont indéniables », déclare Narmina Strishenets, conseillère principale en matière de conflits et de plaidoyer humanitaire chez Save The Children UK.
« Ce sont les enfants qui paient le prix le plus lourd dans les guerres d’aujourd’hui […] Des missiles s’abattent là où les enfants dorment, jouent et apprennent, transformant les lieux qui devraient être les plus sûrs — leurs maisons et leurs écoles — en pièges mortels », précise le rapport.
La petite taille et le développement des organes chez les enfants font qu’une seule explosion peut entraîner des blessures catastrophiques, des convalescences plus complexes et plus longues, comme l’affirme Paul Reavley, médecin urgentiste pédiatrique : « Les enfants sont beaucoup plus vulnérables aux armes explosives que les adultes ».
« Leur anatomie, leur physiologie, leur comportement et leurs besoins psychosociaux les rendent touchés de manière disproportionnée », a souligné M. Reavley, consultant et cofondateur du Paediatric Blast Injury Partnership, une coalition entre Save The Children UK et des spécialistes médicaux.
La guerre à Gaza est le seul conflit au monde où les médecins utilisent un nouveau terme tragique : « Enfant blessé sans famille ». La bande de Gaza abrite aujourd’hui le plus grand nombre d’enfants amputés de l’histoire moderne. Les restrictions d’entrée de fournitures médicales et les attaques contre le système de santé de Gaza contraignent souvent les opérations à être pratiquées sans anesthésie ni conditions d’asepsie adéquates.
Près de 70 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués et plus de 170 700 autres blessés depuis le début de la guerre génocidaire à Gaza. Ces pertes massives résultent des bombardements israéliens incessants qui ont réduit une grande partie du territoire à l’état de ruines.